Taikyoku Sandan : le retour du Sempaï

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Taikyoku Sandan : le retour du Sempaï

Nous voici arrivé au terme de notre trilogie des Taikyoku de Maître Funakoshi.
Nous avions étudiez initialement Taikyoku Shodan, avec des éducatifs sur les rotations et dans l’étude de Taikyoku Nidan, nous avons insisté sur le placement de l’épaule lors des Tsuki Jodan.
Mais, avant d’aborder le kata Taikyoku Sandan, je voudrais revenir sur la notion du karaté et de l’art de guerre que j’avais abordée en préambule de l’article sur Taikyoku Nidan. En effet suite à cet article, j’ai eu pas mal de réactions car certains estiment que le Karaté n’est pas un art de guerre. N’étant pas moi-même féru d’histoire, j’ai préféré demander l’avis à d’autres sur divers forum et le nombre de réponses diverses et variées que j’ai reçu m’ont donné envie de vous en faire une synthèse afin de savoir si oui ou non le Karaté est un art de guerre.
Cependant, pour ne pas surcharger cet article initialement consacré à l’apprentissage de Taïkyoku Sandan, je vous ai mis cette synthèse dans un article à part. Vous le découvrirez en cliquant sur le lien ci-dessous :

Le Karaté est il un art de guerre?

Taikyoku Sandan : Etude détaillée

Ce Kata ne va pas être très compliqué à apprendre car l’Embusen reste le même que pour les deux autres Taikyoku. La seule différence se trouve dans les blocages sur les petits côtés.
En effet, on ne fera plus Gedan-Baraï en Zenkutsu Dachi, mais Uchi Uke en Kokutsu Dachi. Pour la grande ligne droite, vous ferez comme dans Taïkyoku Nidan, 3 Oizuki au niveau Jodan.

Nous aborderons donc dans la vidéo de ce Taikyoku, la différence au niveau des rotations qui vont se faire avec une ouverture au niveau des hanches afin de terminer en position Kokutsu Dachi. Lors de ces rotations, il n’y aura plus de transfert du poids vers la jambe avant avec poussée sur le talon arrière, mais au contraire, une stabilisation sur la jambe arrière.

Taikyoku, la simplicité compliquée :

Dans le titre, je parle du retour du Sempaï, car même si les kata Taikyoku ont été élaborés dans un but pédagogique d’apprentissage, il sera utile pour les Sempaï (élèves avancés) de ne pas les négliger et de revenir régulièrement les travailler.
Ils seront pour eux un retour aux sources et à l’essentiel. Je dis souvent que les Taikyoku renferment l’essentiel  du Karaté. Cela ne veut pas dire que le Karaté se résume à Taikyoku, loin de là, mais ces kata sont tellement simples et épurés qu’on ne peut pas tricher avec.
Je m’explique : la simplicité des techniques des Taikyoku nous oblige, encore plus que sur d’autres Kata, à la perfection. On ne peut pas se cacher derrière un enchaînement compliqué ou un saut impressionnant pour s’auto-satisfaire.
Dans Taikyoku, quelque soit votre niveau, vous ne serez jamais satisfait car vous trouverez toujours une petite erreur dans votre exécution : stabilité, placement, précision, kimé, vitesse, relâchement… chaque critère d’efficacité est assez simple à analyser dans un Taikyoku car il n’y a aucune fioriture qui vient le parasiter. Du coup vous aurez facile à vous auto-corriger et donc à progresser.

En travaillant vos Taikyoku, vous ferez évoluer votre karaté au plus profond et vous le ressentirez ensuite dans les autres kata et dans votre pratique en générale. C’est en cela que les Taikyoku sont, à mon sens, l’essentiel du Karaté.

Les Taikyoku sont donc à la fois simples et compliqués :

Simples, car il ne faut que très peu de temps pour les apprendre, même pour un débutant.

Compliqués, car on ne réussit jamais à les faire correctement et on y trouvera toujours une source de progrès.

Cette dualité complémentaire est omniprésente dans les Taikyoku : Taikyoku est souvent traduit par « le grand tout » ou « le faîte suprême » or la figure du faîte suprême est le Taijitu 太極圖/太极图 , symbole même du Yin Yang,  que l’on retrouve dans la philosophie chinoise et qui représente la complémentarité entre le Yin ( le noir (ou souvent le bleu), le féminin, la lune, le sombre, le froid, le négatif, etc.) et le Yang (le blanc (ou souvent le rouge), le masculin, le soleil, la clarté, la chaleur, le positif, etc.).

Les Taikyoku devront donc être étudié comme des Kata renfermant  une forte dualité entre le dur et le mou, entre la force et la souplesse, entre la contraction et la détente… Ils devront refléter à la fois la stabilité et le calme de la montagne, la fluidité et le flot incessant d’une rivière.

Bref ne négligez pas ces kata parce qu’ils vous paraissent simples, ils ont énormément à vous apprendre. Ils sauront faire grandir le Karatéka qui est en vous. Imprégnez vous des Taikyoku et vous progresserez de jour en jour même dans des kata qui paraissent beaucoup plus compliqués.

Je vous laisse maintenant passer au vestiaire pour vous entraîner. Après les échauffements habituels, je vous retrouve dans la vidéo de Taikyoku Sandan.

>>> Télécharger la vidéo

Erratum : Attention dans la vidéo, sur le dernier enchainement, je fais les 3 Tsuki au niveau chudan, c’est une erreur. Dans Taikyoku Sandan, les Tsuki des lignes droites, à l’aller comme au retour, se font au niveau Jodan

J’attends vos commentaires ci-dessous : Dites moi ce que vous pensez des Taikyoku !

Sont-ils pour vous l’essence même du Karaté ou juste des kata de bases?

A bientôt,
Bruno 😉

 

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6 commentaires

  1. bonjour,
    toujours aussi clair dans la pédagogie,bravo,je n’ai pas trouvé aussi bien dans la description des mouvements,sinon,il faut passer plus de temps à manipuler la souris de l’ordinateur,que faire les mouvements.
    par contre comment faire les katas lorsque l’on a pas de place pour le faire d’un bout à l’autre,je suis obligé de changer de pièce dans mon appartement ou de faire du sur place,j’habite un petit logement.
    merci à l’avance.
    eric

  2. Merci Marc pour le compliment.
    L’essence même du Karatédo, c’est une image.
    En fait je pense que si on ne maîtrise pas les bases on ne peut pas progresser et les Taïkyoku permettent de perfectionner ces bases.
    Pour le Karaté et l’art de guerre, je préfère ne pas me prononcer encore car mon article n’est pas terminé, mais ta remarque est pleine de bon sens.
    A+
    Bruno

  3. Bonjour Bruno,
    Tes articles sont de plus en plus intéressants, je me suis donc remis au travail sur les « Taïkyoku », je ne pense pas que se soit l’essence même du Karaté Dô, je crois, mais cela n’engage que moi, que ce sont des « Kata » qui regroupent les mouvements de bases pour mieux aborder les « Heian » et les supérieurs.
    Pour tenter de répondre à ta question concernant l’Art de la guerre, je reste intimement convaincu que c’est un Art de guerre au service de la Paix.
    Bon dimanche, amitiés, @+.

    Marc

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