Le code moral du Karaté-Do

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Les 12 vertus du code moral du Karaté-Do

En tant que Karateka, vous avez sûrement entendu parler de code moral.

Ce code est transmis de génération en génération et de professeurs à élèves pour faire perdurer l’état d’esprit et les règles des arts martiaux. Vous allez voir que respecter ce code moral vous aidera grandement dans votre pratique du karaté.
Revoyons en détails ces douze vertus :

1) Le cœur

La première vertu que l’on retrouve dans le code moral du karate-do, c’est le cœur.
Le cœur est celui de l’homme, des hommes. Pratiquer avec le cœur, cela veut dire, en gros, pratiquer avec passion, pratiquer passionnément.

Je dis toujours que le karaté, c’est karate-do, c’est la voie de la main vide.
Et quand on dit cela, vous devez comprendre également, vide de toutes mauvaises intentions.
Il faut vraiment le faire avec passion et envie : quand vous avez un objectif , il faut avoir le désir ardent de l’atteindre. Cela doit sortir de vos tripes, de vous. Vous devez vraiment avoir envie d’aller au bout.
Cette façon de pratiquer le karaté, il faut aussi l’utiliser en dehors du karaté.
Ce code moral n’est pas applicable qu’au karaté. Il va être applicable dans votre vie de tous les jours. Ne faites pas que traverser la vie, vivez-là avec passion, vivez là avec votre cœur, avec vos tripes. Ayez de l’empathie pour les gens autour de vous. Le cœur c’est également être intentionné envers les autres et puis après, c’est la vie qui vous le rend.
Plus vous faites les choses avec passion, plus vous aurez de gratitude de faire ces choses, plus vous serez content de les faire.
Vivez avec passion ! C’est cela le cœur : pratiquer et vivre en harmonie avec les gens qui sont autour de vous, avec les femmes et les hommes autour de vous.


 

2) La courtoisie

La deuxième vertu est la courtoisie.
Qu’est-ce que courtoisie veut dire ?
C’est d’abord le respect. Être courtois c’est être respectueux envers son interlocuteur et envers soi-même.
Maître Funakoshi disait toujours : « Le karaté commence et se termine dans la courtoisie ».Cela veut dire que vous devez pratiquer sans haine, sans violence en vous, sans colère.
Restez courtois en toute circonstance et analysez les faits.
Même si vous êtes agressé, à partir du moment où vous ne restez pas courtois,
la colère va prendre le dessus. À partir du moment où la colère prend le dessus, elle va vous empêcher de réfléchir, de raisonner, de faire un combat correct et de vous défendre de façon correcte. Même en cas d’agression, il faut rester courtois : respecter son adversaire, ne pas le prendre de haut. Il est peut-être meilleur que vous. Vous n’en savez rien. Donc, il faut rester courtois.
La courtoisie est vraiment le respect entre les hommes.
Je prends toujours la formule du Dalaï-Lama, la règle des 3 R : le respect de soi.
Le premier R pour respect de vous-même. C’est la première personne à respecter. À partir du moment où vous ne vous respectez pas, vous ne pouvez pas respecter les gens qui sont autour de vous.
Le deuxième R, c’est le respect de la personne qui est en face de vous, ou les autres : les hommes et les femmes qui vous entourent, même la vie en général : les objets, les animaux. Le respect des autres.
Puis le troisième R est la responsabilité de ses actes. Quand vous faites quelque chose, vous en êtes responsable. On sort un peu du cadre de la courtoisie.
Je voulais surtout vous parler du respect de soi et de l’autre.
C’est comme cela qu’on est courtois, et que l’on n’est pas impoli. On ne s’énerve pas, on ne sort pas de ses gonds, comme on dit. Il faut rester maître de soi. La courtoisie, c’est un peu cela. C’est de rester maître de soi. Puis regarder l’autre avec respect. Même si c’est un ennemi qui vous attaque, le regarder avec respect, puis de vous défendre de façon respectueuse en respectant les règles et la loi.
Restez respectueux.


 

3) La générosité

La troisième vertu est la générosité.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Il faut savoir que dans votre vie, pas spécialement au karaté, il faut que vous donniez. Cela ne veut pas dire : je donne et puis tu me redonnes quoi en échange ?. Il faut vraiment que cela se fasse avec le cœur. Vous devez donner, mais sans arrière-pensée du tout. Vous devez être généreux. Cela veut dire que vous donnez tout ce que vous avez. Si vous êtes professeur par exemple de karaté ou d’autres, et bien, donnez tout ce que vous avez. Tout ce que vous savez. Donnez-le ! Dites-le ! Ne cachez rien !
Et si vous êtes senpai par exemple, que vous avez quelqu’un devant vous, donnez tout ce que vous savez. Et pareil, même si vous êtes débutant, donnez tout ce que vous avez dans votre apprentissage. Donnez à ceux qui en ont besoin; En gros, soyez généreux, soyez entier. Ne cachez rien, soyez entier lorsque vous offrez.
Faites-le aussi au karaté avec votre adversaire. Donnez tout ce que vous avez. Cela ne veut pas dire de lui donner tous les coups de poing et coups de pied que vous savez. Ce n’est pas du tout cela. C’est vraiment donner avec votre cœur. Donner sans rien attendre en retour. Cela reviendra de toute façon. Plus vous donnez dans la vie et plus la vie vous rendra. Voilà en gros la morale qu’il faut retenir de cette vertu que l’on attend du karatéka : la générosité. Comme je vous ai dit : le code moral du karatéka est vraiment une voie à suivre.

Pas que dans le karaté, c’est une voie à suivre dans votre vie. Soyez généreux, dévoué et désintéressé dans votre vie.

 

4) L’humilité

La quatrième vertu est la l’humilité.
Quelle est la signification d’humilité ?

Comme le disent les grands maîtres du karaté, plus vous atteignez un niveau élevé et plus votre humilité va se développer. Ça devait être le but ultime de tout étudiant en karaté. Garder l’esprit débutant est vraiment un avantage. C’est valable dans tous les domaines. Plus vous connaissez de choses sur un sujet et plus vous vous rendez compte qu’il vous reste encore des connaissances à acquérir et des techniques à parfaire. Cette vision des choses vous rend automatiquement humble.

Pratiquer l’humilité, c’est aussi rester en contact avec les autres en les considérant comme vos égaux. Restez modeste, sans vanité ni orgueil et ne vous sentez pas supérieur aux autres.
Vous aurez toujours besoin des autres pour votre progression et les autres aurons sûrement besoin de vous car chacun a des compétences uniques. Quand vous traitez d’égal à égal avec quelqu’un, c’est des rapports gagnant-gagnant qui s’installent. L’humilité vous fait profiter des avantages de cet « esprit d’équipe« , même si vous pratiquez en individuel. Avoir l’humilité de dire à un autre karateka « Tu réalises ton kata vraiment très bien, peux-tu m’aider à réussir mieux le mien ? » vous fera progresser plus vite que de rester bloqué, seul, dans votre coin.

Il n’y a pas de quota dans le nombre de ceintures distribuées, vous n’êtes donc pas en compétition.

Restez humble et vous atteindrez plus vite vos objectifs.

 

 

5) La loyauté

La cinquième vertu est la loyauté.
Quelqu’un de loyal, c’est une personne fidèle à des engagements et qui tient ses promesses. Son honnêteté, sa droiture et sa sincérité lui font prendre des décisions raisonnables et justes en accord avec le code d’honneur qu‘elle à choisi de respecter .
La loyauté, c’est être sincère et ne pas tricher dans ses paroles, dans ses actes, dans son esprit et dans son corps.

La civilisation japonaise a mis en avant, depuis très longtemps, le devoir de loyauté. Quelquefois de manière radicale. L’exemple extrême, c’est les Samouraïs qui respectaient le Bushido avec obligation d’être loyaux jusqu’à la mort.

Le karaté a évidemment intégré l’esprit de loyauté dans son code moral.

Nous ne sommes pas au Japon et nous vivons au XXIème siècle mais la loyauté a toute sa place dans notre pratique du karaté. Dans vos clubs, soyez loyaux et vos relations seront plus simples et enrichissantes.

Ressources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bushido

 

 

6) L’amitié

La sixième vertu est l’amitié.
C’est quelque chose d’important. C’est un peu différent de l’amour. Parce que dans l’amour, en général, il y a une dépendance entre les deux personnes. L’amitié, c’est avoir de l’empathie envers quelqu’un. Lui donner son amitié, mais sans rien attendre en retour. Cela se rapproche de la générosité. On doit être généreux quand on est ami avec quelqu’un. L’amitié est vraiment importante. C’est une grande valeur humaine.
Dans un club de karaté, essayez de former un groupe d’amis et travaillez entre vous.
Vous n’êtes pas obligé d’être ami avec tout le monde ! Quand on a des amis, il faut les respecter et respecter cette amitié.
L’amitié, on la retrouve beaucoup dans la philosophie. Aristote parlait de l’amitié vertueuse. Plus vous êtes un ami sincère, plus cette amitié est vertueuse, plus elle est le reflet de vous-même. Plus vous donnez, plus vous allez recevoir. Soyez un véritable ami envers quelqu’un. Envers vos amis, ne soyez pas quelqu’un qui attend quelque chose en retour. Soyez un ami sans mauvaises intentions, sans rien attendre, juste généreux. La vie vous le rendra. Ce n’est pas applicable qu’au dojo. Les vertus qu’on retrouve dans le code moral du karatéka sont applicables partout. L’amitié est le plus pur des sentiments. Dans l’amitié, on va retrouver tous les autres sentiments : la générosité et tous les sentiments de respect que l’on retrouve dans l’amitié.

 

7) Le courage

La septième vertu est le courage.
Qu’est-ce que le courage ?
C’est prendre une décision et aller jusqu’au bout de ce que l’on a décidé de faire en éliminant la peur.
Le plus gros blocage que vous pouvez avoir pour atteindre vos objectifs, c’est la peur de l’échec.
C’est le pire de tout. À partir du moment où, dès le départ, vous avez peur de perdre ou de ne pas y arriver, vous risquez de ne pas réussir. Donc, il vous faut du courage pour combattre cette peur.
Ce n’est pas facile, mais cela s’apprend, cela se travaille.
Être courageux, c’est se relever quand on tombe. Un cavalier qui tombe remonte aussitôt sur son cheval.
En karaté, si vous faites un kata et vous vous trompez, vous recommencez. Ne pas penser que l’échec est la fin de tout. Quand vous n’avez réussi quelque chose, ne pensez pas « c’est tout, je n’y arriverai pas« . L’échec est quelque chose qui, en fait, vous permet de vous remettre dans la bonne voie. Quand vous avez un désir, vous voulez atteindre un objectif, vous vous fixez une voie.
Au début, vous êtes courageux. Vous n’avez pas peur et vous y allez. Et bien sûr, comme dans la vie, comme toujours, il y a toujours des obstacles à franchir. Il y a et il y aura toujours des choses qui ne sont pas agréables à franchir.
Par exemple, vous décidez que vous voulez être ceinture noire. Vous commencez à vous entraîner et puis, à la fin de la première année, vous passez votre ceinture jaune et vous la manquez.

Si, à ce moment là, vous vous dites: « je laisse tomber, je n’y arriverai pas« , soyez sûr que vous ne serez jamais ceinture noire. Le courage, c’est plutôt de se dire: « Ce n’est pas grave, je ne l’ai pas eu, je vais essayer d’apprendre de mes erreurs« .
Que se passe t-il en agissant comme cela ? Vous allez vous posez des questions sur la chose que vous avez fait et qui n’allait pas. Peut-être que vous ne vous entraînez pas assez. Est-ce que vous vous pratiquez un peu tous les jours ? Est-ce que vous n’alliez au club qu’une fois tous les deux mois ? Le courage, c’est cela. Une permanente remise en question. Vous devez repartir, remonter, vous remettre en selle. Vous reprenez le travail et vous vous redirigez dans la bonne voie.
Ne pas avoir peur de l’échec, c’est être courageux.

Une petite histoire pour illustrer mon propos : Prenez un enfant qui veut apprendre à marcher. L’enfant, va se lever, il va faire un pas, des fois deux et il tombe.
Est-ce qu’il vous viendrait à l’idée de dire au petit bébé qui vient d’essayer de faire un pas :
« Ecoute, ce n’est quand même pas dur de marcher, tu nous as vus marcher, ta maman et moi. Bon, c’est tout, apparemment, puisque n’y arrives pas, rampe! Tu ne seras pas marcheur« .
En fait, qu’est-ce qu’il va faire le bébé? Il va se relever, il va remarcher, il va faire un pas puis, pendant deux à trois jours, il va tomber à chaque pas. Après, il va arriver à faire deux pas, et ensuite trois. Il va aller d’une chaise à une autre et voilà :il y va avec ardeur et il finit par y arriver.
Le bébé n’a pas peur de l’échec. Il ne sait même pas ce que c’est. Et bien, faites pareil ! Essayez d’oublier l’échec. Pensez à l’image du bébé qui apprend. Avancez pas à pas !
Comment faire quand il y a un obstacle ? Il faut le contourner en se posant la question : « Qu’est-ce que j’ai fait pour arriver à cet obstacle?« . Imaginez l’échec comme une voie. C’est une impasse, certes, mais vous aurez toujours appris quelque-chose en visitant cette impasse. Cela ne signifie pas que vous êtes bloqué. Cela veut dire que vous devez simplement revenir un peu en arrière et reprendre le bon chemin. Et vous repartez vers votre objectif et vous avez le courage de vous en rapprocher. Quand vous vous êtes fixé quelque chose, vous avez le courage d’aller au bout. C’est-à-dire, se relever quand il y a un problème.
En combat, c’est vraiment important. Ce n’est pas parce que vous perdez un point que le combat est fini. Ce n’est pas parce que vous perdez un bout du combat que le combat est fini. Ce n’est pas parce que vous allez perdre un combat que votre vie est finie. Donc, ne vous découragez pas. Soyez courageux ! Le courage est très important. C’est vraiment une vertu très importante dans votre vie de karatéka, mais aussi dans votre vie de tous les jours.
Retenez que le courage est une force morale importante et qu’il faut toujours remonter en selle. Soyez courageux et apprenez de vos échecs.

 

8) La dignité

La huitième vertu est la dignité.

Qu’est-ce que la dignité ?
Rester digne, c’est rester vous-même, rester entier. Ne sortez pas de vos gonds. Ne sombrez pas dans la colère. Restez digne, que ce soit dans la défaite ou dans le succès. Ne soyez pas trop excessif. Cela ne veut pas dire que quand vous avez un succès, il ne faut pas le fêter. Au contraire, il faut le fêter, mais tout en restant digne. Cela ne veut pas dire que quand on a un échec, on n’a pas le droit d’être triste. C’est normal d’être un peu triste, mais il faut rester digne et apprendre de ses erreurs. Être digne veut dire avoir un peu de fierté, être fier de soi-même. Mais cela ne veut pas dire d’écraser les autres. Etre fier, c’est rester droit. Vous êtes quelqu’un d’entier et sincère en toute circonstance. Rester digne, c’est respecter le code moral : la loyauté, la sincérité, le respect en toute circonstance. Que ce soit en cas de succès, ou d’échec. Dans les deux cas, il faut rester digne et respecter votre code moral. Conservez le chemin que vous vous êtes fixé en vous engageant dans le karaté-do, mais aussi en vous engageant dans la vie, dans vos objectifs. Restez digne de vous-même. Soyez fier de vous regarder dans une glace.

 

9) La sincérité

La neuvième vertu est la sincérité.
Pourquoi faut-il rester sincère ?
Qu’est-ce que la sincérité ?
C’est tout simplement respecter vos valeurs à travers vos actions, vos paroles.
Ne vous mentez pas, restez vraiment digne de vos valeurs. La sincérité, c’est en fait, agir avec votre cœur, avec ce que vous valez, avec ce que vous aimez, avec votre passion et non pas avec votre mental. Il ne faut pas agir en réfléchissant : cela va me permettre d’avoir ceci, cela va me permettre d’avoir cela. C’est contraire à mes valeurs, mais tant pis, je fais cela.
Restez droit dans vos bottes : être sincère, c’est cela. C’est-à-dire, de ne pas vous mentir, ni à vous-même ni aux autres d’ailleurs. Vous retrouvez la sincérité dans l’amitié et dans l’honneur. Vous vous donnez un cap, quel qu’il soit suivez le sans vous mentir Cela peut vous arriver de faire des erreurs, ou d’avoir des échecs. Mais ne vous mentez pas ! Posez vos échecs sur la table et vous les analysez.
« C’est vrai que je n’aurais pas dû faire ceci ou cela. Bon ! Maintenant, je vais redresser la barre, pour suivre la voie que je m’étais tracée au départ. Je veux être ceinture noire. C’est sûr que si je ne vais pas au club pendant trois mois, je ne vais pas y arriver.
Pourquoi n’ai-je pas réussi à faire mon passage de grade ? C’est à cause de cela. À partir de maintenant, je reprends l’entraînement, j’y vais.« 
Ne vous mentez pas, ne cherchez pas d’excuses chez les autres ou dans les faits. Il pleut, vous ne pouvez pas aller courir, Non ! Ne cherchez pas d’excuses ! Toutes les vertus du code moral, souvent, se regroupent. D’ailleurs, les vertus, on les voit souvent en ligne, mais on devrait les mettre en cercle avec des liens à chaque fois entre toutes les vertus. Vous connaissez évidemment le mot mais, au final, est-ce que vous avez réfléchit à sa signification? Pensez-y. Je vous conseille de faire une méditation en pensant à la sincérité. À quel moment me suis-je menti ? À quel moment ai-je menti aux autres ? Essayer de réfléchir à cela et restez toujours sincère et droit dans vos bottes. N’ayez pas peur parce que la sincérité va vous permettre vraiment de vous regarder comme dans un miroir. Vous allez être une meilleure version de vous même en étant sincère.

 

10) La sérénité

La dixième vertu est la sérénité.
Rester serein, qu’est ce que cela veut dire ?
Je vous ai déjà parlé de la colère dans la dignité. Il fallait rester digne. En fait, rester serein, c’est rester calme. À partir du moment où vous sombrez dans la colère, vous n’arrivez plus à analyser la situation. Il faut savoir que le cerveau humain est composé de trois parties. Vous avez le cerveau reptilien qui vous permet, par exemple, de respirer sans avoir à réfléchir. C’est lui qui gère toutes les fonctions naturelles du corps qui nous permettent de survivre. Sans lui, le cœur ne fonctionne plus, tout s’arrête. C’est le plus important et on ne le contrôle pas du tout.
Par-dessus, vous avez ce que l’on appelle le cerveau émotionnel. En général, il réagit très vite. C’est le plus rapide. C’est pour cela que la peur et la colère montent vite.
Vous avez par-dessus le néocortex qui est un peu plus lent. C’est lui qui s’occupe de votre réflexion. Le gros avantage est que celui-là, c’est vous qui le contrôlez. Ce néocortex, vous pouvez le maîtriser pour qu’il tempère le cerveau émotionnel et vos émotions. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir d’émotion. En avoir, c’est normal. Mais les émotions, il faut les regarder, les analyser et il faut faire en sorte qu’elles ne jouent pas sur votre physique. La sérénité, rester serein, cela veut dire qu’il ne faut pas subir votre colère. En toute circonstance, à partir du moment où vous sombrez dans une colère, ou dans une grande peur, vous vous êtes fait agresser, si vous êtes vraiment terrifiés, là, vous ne pouvez plus rien faire. Vous aurez beau avoir appris tout ce que vous voulez, vous n’arriverez rien à faire parce que vous allez être tétanisé par votre peur.
C’est la même chose pour la colère : si quelqu’un vous énerve et vous agace, si vous sombrez dans cette colère, vous risquez de dire des choses que vous ne pensez pas et de faire des actes que vous allez regretter après. Il faut donc rester serein, analyser et parler sereinement, analyser les choses.
Je ne dis pas que c’est facile. Cela m’arrive assez souvent de péter un câble. Cela arrive à tout le monde, mais il faut essayer de le faire le moins possible.
Quand cela vous arrive, réfléchissez et dites : « oh, attends, je n’aurai pas dû m’énerver« . Le coup d’après, on essaye d’analyser les choses et d’être plus serein. La sérénité est vraiment très importante. C’est une vertu qui n’est pas facile à avoir parce que les émotions ne sont pas faciles à gérer. Mais se laisser envahir par ses émotions, ce n’est plus être maître de son corps et de son esprit. Essayez de travailler cela. La méditation devrait vous faire du bien. Je vous mets ci-dessous un lien vers une semaine de méditation gratuite
J’espère que je ne vous ai pas trop énervé. La sérénité, rester serein, ne veut pas dire, rester placide et de ne pas avoir d’émotion, mais cela veut dire contrôler ses émotions de manière à pouvoir agir et réfléchir en toute sérénité.


 

Ressources:

Semaine de méditation gratuite

 

 

11) L’honneur

La onzième vertu est l’honneur.
D’ailleurs, on appelle parfois le code moral, code d’honneur. L’honneur est vraiment très important en karaté.
Qu’est-ce que l’honneur ?
C’est très proche de la dignité. Si vous allez sur Internet et que vous tapez dignité ou honneur, souvent ils sont marqués comme synonymes.
Je voudrais faire une petite différence.
D’un côté, on reste digne en toute circonstance. De l’autre, avec l’honneur, on respecte ses engagements. Dans le cadre du karaté, du karaté-do, de la voie qu’on se fixe, l’honneur consiste à respecter les objectifs que vous vous êtes fixé. C’est du respect vis-à-vis de vous-même, vis-à-vis de votre professeur et vis-à-vis des gens avec qui vous travaillez.
En karaté ou ailleurs, l’honneur, c’est cela. Cela rejoint tout ce qu’on a vu. C’est pour cela que le code moral est appelé parfois code d’honneur parce que toutes les valeurs qui sont dedans font référence à l’honneur. Le respect, c’est avoir le courage d’être fidèle à ses engagements.
Quand vous tombez, vous allez vous relever. Toutes les vertus qu’on a déjà vues, elles se rejoignent dans l’honneur. Travaillez en étant fier de faire du karaté et de porter votre kimono.
Le karaté est une méthode d’autodéfense qui est ancestrale. Il y a très longtemps, des gens ont inventé des techniques qui sont arrivées jusqu’à nous. Peut-être que ce n’est pas les mêmes : certaines techniques ont été beaucoup déformées et modifiées parce que le karaté s’adapte. Mais c’est un honneur de pouvoir hériter de ça. Soyez toujours à travailler avec cet esprit. Faire honneur, c’est aussi saluer son partenaire quand on rentre dans le tatami. Cela fait partie du respect. Quand vous dites, « je vais faire ceci ou je vais faire cela« . Il n’y a pas besoin d’un contrat, une poignée de main suffit, un salut suffit. Cela veut dire : « je vais travailler avec toi. Je vais respecter les règles du karaté« . Travailler avec honneur, c’est cela. C’est respecter ses engagements. Quand vous saluez, cela veut dire, je vais respecter tout le code moral envers mon partenaire, mon professeur et je vais aller jusqu’au bout sans faillir.

 

12) La persévérance

La douzième et dernière vertu est la persévérance.
C’est une valeur et une vertu importante pour le Karatéka ; pour suivre sa voie.
Qu’est-ce que la persévérance ? Si vous avez lu mon article jusqu’ici, c’est déjà une preuve de persévérance. Vous n’avez rien lâché.
Revenons au karaté. En prenant votre licence et en enfilant votre kimono, vous devenez karateka, c’est dans votre peau, vous vous engagez. Vous vous donnez des objectifs. Cela peut être des objectifs biens différents. Vous voulez votre prochaine ceinture, vous souhaitez augmenter votre niveau, vous désirez vous faire plaisir, vous cherchez à faire du bien à votre corps ou vous avez envie d’apprendre une technique spécifique de défense. Tout cela, c’est des objectifs. Vous devez y aller, mais ça ne va pas toujours être facile. C’est ce qu’on avait vu avec le courage. Je sais qu’il y a des fois où vous allez tomber, vous allez avoir des échecs. Votre passage de grade, vous allez peut-être le rater. Si à chaque fois que vous avez un échec, vous arrêtez, c’est que vous n’êtes pas persévérant. Essayez de visualiser la persévérance : vous vous tracez un chemin, votre objectif au bout, là-bas.

Vous vous êtes fait votre plan. Vous voulez avoir telle ceinture, ensuite vous partez sur votre chemin, vous refaites vos entraînements. Vous avancez, vous déviez un peu et un échec survient. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça ne veut pas dire que vous avez échoué, ça signifie seulement que vous n’êtes pas plus sur la bonne voie, vous avez fait un écart. Peut-être que vous ne vous êtes pas assez entraîné, peut-être qu’il y a des choses qui n’ont pas été assez travaillées. A ce moment remettez-vous en question et replacez-vous sur la bonne voie. Quand vous chutez, vous vous relevez. C’est de la persévérance naturelle. En ayant le courage de continuer jusqu’à arriver à votre objectif vous allez élargir le champ d’action de votre persévérance. Vous allez jusqu’au bout, pas à pas. Quand vous vous engagez en Karaté, vous avez une grande montagne. La connaissance est tout au-dessus, on ne l’atteint jamais complètement. Même quelqu’un qui est dixième dan, ce sera le premier à vous dire qu’il est loin de tout connaître. Mais vous essayez quand même d’y aller. Vous vous approchez le plus possible du haut, vous voulez progresser en permanence.
Persévérer, c’est aussi ça. C’est chercher à progresser en permanence. Ce n’est pas dire : « c’est bon, moi, je sais ça ! », »non, Heian Shodan, ce n’est pas la peine de m’en parler, c’est bon, je le connais, je l’ai déjà fait. » Mais non! Ce n’est pas ça !
La persévérance, c’est se dire : « dans Heian Shodan, il y a plein de choses que je ne fais pas bien et je persévère, je le refais, je le refais et je le refais pour persévérer et pour progresser. »
Etre persévérant, c’est avancer sur la voie, aller de l’avant de manière à être meilleur tout le temps. Tout cela est vraiment important pour votre apprentissage du Karaté. Soyez toujours un élève à la chercher l’excellence, même quand vous êtes professeur. Je suis professeur et ça n’empêche pas d’apprendre tous les jours. Il faut toujours que vous ayez cette envie d’apprendre, de persévérer et d’avancer. La persévérance, c’est pratiquer tous les jours, même un petit peu. Avancez quotidiennement et vous tombez, vous vous relevez en utilisant des autres vertus comme le courage, la dignité, la sincérité ou la fidélité. Et vous avancez.
Dans tout apprentissage et donc en karaté, ce qui va vous aider, c’est le temps. En fait, il peut être votre pire ennemi comme votre meilleur ami. C’est votre ennemi si vous ne vous entraînez pas car le temps va vous faire presque tout oublier. Mais si vous vous entraînez un petit peu chaque jour, même le minimum, vous progresserez. Vous vous dites peut-être: « ça ne vaut pas le coup, je me suis à peine entraîné » mais ce petit peu ajouté à d’autres va vous faire progresser constamment.

Les Japonais ont un mot pour ça : « Kaizen » qui vient de « kai » qui signifie « changement » et de « zen » qui veut dire « meilleur ». Avec le temps, à force d’entraînements successifs, vous allez progresser.
C’est ça la persévérance. Donc, soyez persévérant. Fixez-vous des objectifs, et vous y allez, vous les atteignez !

 

Ressources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaizen

 

N’hésitez pas à me donner votre point de vue sur chacune des vertus. Quelles sont celles que vous préférez ? Lesquelles suivez-vous ?
Utilisez les commentaires de cet article pour me dire comment vous vivez avec le code moral du karateka.

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8 commentaires

  1. maître asso ombotimbe sur

    Merci seinse ,pour l’enseignement
    Je viens d’apprendre de nouveau .que le karaté n’es pas seulement les coups de point ou pied.
    Mais toute une voie qui dirige hommes ver le droit chemin sans exception

  2. Persévérance et générosité dans l ‘effort , et le soucis constant de la progression , au delà de la souffrance et du regard de l’ autre.

  3. Rétrolien : Karaté et plagiat | Geoxxspatial

  4. Le kaizen dans l’industrie (quand tout le monde voulait imiter les Japonais), etait souvent traduit par les « petits pas ». La notion d’amélioration se distingue de celle d’objectif, qui à tendance à grossir la charge à assumer, d’ou parfois un sentiment d’insuffisance. L’objectif est loin impressionnant. Les petits pas on avance, on le voit, on peut même s’en féliciter.
    L’essor de l’industrie japonaise n’est peut-être pas sans rapport avec la culture Bushido, la fidélité à un groupe,etc..
    Inazo Nitobe parle de cette sortie du féodalisme et de l’utilité de l’ancienne mentalité des samourais :
    https://www.amazon.fr/dp/B01IWB5E4K
    ( une cérémonie de harakiri y est décrite de façon assez impressionnante)
    Dans les pratiques orientales, les maitres asiatiques proposent plus ce qui appartient à leur culture que du « spirtuel », et prend sa source dans le Confucianisme.
    Maitre Funakoshi était un lettré confucéen et connaissait les classiques :
    https://www.amazon.fr/dp/B01LWY0KTQ
    Maintenant, pour le Japon, les entreprises ne sont plus des fiefs ou l’on y passait sa vie, et le sacrifice de soi n’est plus de mise..
    Pour l’amitié, les orientaux nous trouvent plutôt lamentables. Nous sommes dans une culture commerciale, de l’achat et de la vente, ou le lien social ne dure que le temps de rendre la monnaie.
    Peut-être que les dojos peuvent limiter les dégâts, mais déjà on se « check » comme en boxe …

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