Kanku-Dai : Le regard vers le ciel

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Kanku-DaiKanku-Dai ou le regard vers le ciel est le plus long des Kata Shotokan…

Avec pas moins de 65 mouvements, Kanku-Dai est le plus long, mais ce n’est certainement pas le plus difficile à réaliser.

Kanku-Dai est très particulier pour moi, mais je vous en reparlerai un peu plus loin…

Kanku-Dai aurait été créé vers 1760 par un chinois du Nom de « Kung Hsiang Chun » qui se dit « Kushanku » à Okinawa. Kushanku est d’ailleurs le nom d’origine de Kanku-Dai, conservé par le Wado-Ryu. En Japonnais on l’appellait également Kosokun.
Kanku-Dai était l’un des kata préférés de Maître Funakoshi qui l’a appelé Kanku ce qui signifie « le regard vers le ciel« . Sans doute à cause du 1er mouvement du kata qui consiste à élever les mains devant soi « vers le ciel » en les accompagnant du regard.

A part le fait qu’il soit long de 65 techniques (par comparaison Heian Shodan n’en comporte que 21!), Kanku Dai n’est très difficile à réaliser pour la bonne et simple raison qu’il a servi en grande partie de base à la création des Heian. Donc si vous pratiquez régulièrement vos heian, vous n’aurez pas de difficultés à faire Kanku-Dai. C’est un peu comme si vous faisiez 3 Heian différents à la suite, c’est long mais pas très difficile techniquement.

Kanku Dai – Description technique

Nous allons maintenant passer à la description technique de Kanku Dai :

(Description en cours de rédaction !)

Qu’est ce qui rend Kanku-Dai si particulier pour moi ?

J’affectionne particulièrement Kanku Dai parce qu’il me ramène systématiquement à mes débuts en Karaté. Ah, bon ??

Eh oui, vous me croirez si vous voulez mais Kanku Dai est le tout premier Kata que j’ai appris, pas parce que je voulais sauter des étapes, mais tout simplement parce je suis arrivé au club en décembre et que Tonio, notre prof était en train de l’enseigner.

J’ai donc appris Kanku Dai avant les Heian et pour être franc ça m’a énormément servi pour apprendre les Heian par la suite. Bon, je ne conseille pas spécialement de faire comme ça car je pense que c’est mieux de ne pas griller les étapes mais voilà, c’est mon histoire personnelle. Ceci dit, je devais sans doute l’écorcher un peu avec ma ceinture blanche (je vous raconterai une anecdote à ce sujet dans la vidéo :-)), mais je me faisais réellement plaisir et c’est surtout ça l’important… Se faire plaisir en apprenant !

Maintenant il est temps pour vous d’enfiler un kimono et de me rejoindre sur la vidéo. Je vous conseille de bien vous échauffer grâce à l’ABC des échauffements et surtout de reprendre votre souffle, vous en aurez besoin. 65 techniques c’est long quand même 😉

>>> Télécharger la vidéo

Voilà, j’espère sincèrement que vous avez apprécié l’apprentissage de Kanku-Dai. Refaites le très souvent, il vous permettra de garder la forme, d’une part car il fait travailler votre endurance, mais aussi parce que Kanku-Dai, pour le travail purement physique est vraiment très complet.

Mais pour l’instant, avant de prendre la douche…
laissez moi un commentaire ci-dessous et partagez cet article avec vos amis. Merci !

A bientôt,
Bruno 🙂

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6 commentaires

  1. romuald (2 DAN shotokan) sur

    Bonjour, je viens ici pour vous dire que pendant l’explication, technique par technique, cous avez oublié les 4 Shutos, juste après les Yokos, mais ça personne, là vu.
    Bon courage et il y a plus qu’a refaire la vidéo.

  2. Hello Bruno,

    Merci pour cet article et cette vidéo.
    Une remarque, tu as fait une faute de frappe dans le texte sur le maître chinois dont le kata est originaire.
    « Nom de ‘Kung Hsiang Chun’ qui se dit ‘Kushanku’ à Okinawa. Kunshanku est d’ailleurs le nom d’origine de Kanku-Dai… ». D’abord tu l’appelles Kushanku, puis Kunshanku. C’est pas très grave mais autant faire les choses correctement surtout qu’on ne sait pas si l’erreur est sur le premier terme ou le second.

    Vu que tu parles de l’histoire du kata, du coup tu introduits un peu de culture. Ce maître chinois, Kung Hsiang Chun, aurait passé ce kata à Tode Sakugawa (maître de Sokon Matsumura) au 18ème siècle (entre 1756-1761, lorsque Kushanku vivait à Okinawa). Est-ce que tu sais quel école chinoise il pratiquait? Quel est l’origine de ce kata? As-tu fait des recherches sur le sujet?

    D’après une petite recherche Kung Hsiang Chun se dit Kusunku en okinawaien (prononcé également Kushanku ou Kosokun… si Kosokun te rappelle quelque chose :D)

    D’après ce que j’ai trouvé:
    À l’époque, l’un des meilleurs artistes martiaux d’Okinawa était Tode Sakugawa (souvent considéré comme l’une des personnes les plus importantes dans l’histoire du karate moderne). Tode, qui est l’ancien terme pour le karaté, a été donné à Sakugawa comme un titre en reconnaissance de son talent. À l’époque, Sakugawa était l’un des meilleurs étudiants du moine et astronome Peichin Takahara. Étonnamment, il est dit que Takahara a suggéré à son élève Sakugawa d’aller s’entrainer avec Kusunku que Takahara croyait être l’artiste martial le plus habile à être venu à Okinawa.

    Tode Sakugawa a étudié avec Kusunku durant 6 ans. Kusunku est mort quand Sakugawa était âgé de 28 ans et Sakugawa a créé le kata Kusanku comme une façon d’honorer son instructeur et, plus important, pour enregistrer ce que Kusunku lui avait appris. Cela illustre l’importance du kata. Datant des années 1700, il n’y a pas de texte ou de film écrit qui sauvegarde les techiques de combat ou les philosophies de combat d’un homme qui avait une grande influence sur le développement du karaté moderne. Cependant, en étudiant ce kata (dans ce cas, Kanku-dai) nous gagnons un aperçu de l’esprit des derniers maîtres d’arts martiaux. Dans Kanku-Dai, nous trouvons de nombreuses techniques de main circulaires que lorsqu’elles sont combinées avec de puissantes rotations de la hanche deviennent un moyen très efficace d’échapper à diverses saisies du combat à courte distance. Une fois que nous nous trouvons à la distance, Kanku-dai implique de rapides déplacements d’appui, de nombreuses techniques et postures défensives et de nombreuses feintes. Il vise souvent à attaquer un adversaire à coups de pied, apportant leur garde vers le bas pour ouvrir les cibles du haut du corps pour des suivis sous forme de frappes puissantes.

    Bien que le kata est maintenant connu comme Kanku-Dai, ce ne est pas une abréviation du mot Kusunku. Gichin Funakoshi d’Okinawa (fondateur du Shotokan), lors de l’apport du karaté à la partie continentale du Japon a donné au kata un nouveau, bien que similaire, nom japonais de «Kanku-dai», qui signifie «voir le ciel» («Kun» – vue et «Ku »- ciel). Il a également modifié les noms de tous kata qu’il a enseigné (par exemple Passai devenu Bassai, Wansu devenu Empi etc).

    Au fil des ans, beaucoup de symbolisme a également été apporté dans ce kata. Par exemple, le mouvement final du kata où les bras décrivent un grand arc de cercle symbolise le Yin et le Yang ou la forme de la lune. Comme il n’y a pas de documents écrits de ce kata, une grande partie de son mystère a été perdu. Étudier sa lignée, dès le début a été le travail de Maître Tatsuo Shimabuku.

    Shimabuku était profondément dévoué au taoïsme et au bouddhisme zen, beaucoup croient que la majorité des explications métaphysiques a commencé avec lui. En outre, le créateur du kata (Sakagawa) a également formé largement sous l’Astronome Takahara. Par conséquent, il est possible que Sakagawa appréciaient la combinaison des principes et des techniques de combat de Kusanku (qui était dans l’armée) avec le symbolisme astronomique enseigné à lui par Takahara.

    une autre explication: http://www.theshotokanway.com/kankudaikatanotes.html

    Si tu as d’autres infos je suis preneur…

    Autre chose, petite question, à quoi correspond les deux mains en l’air du début du kata formant un triangle? Pourquoi un triangle? Quel bunkai sur ce mouvement?

    Merci d’avance et bravo pour ta vidéo

    Amicalement
    Jack

    • Bonjour Jack,
      Tes commentaires sont toujours un plaisir. Franchement, merci pour toutes ces précisions sur l’histoire de Kanku-Dai. Personnellement je n’avais fait qu’une petite recherche juste pour introduire mon article mais j’avoue ne pas être féru d’histoire. Ton apport est d’autant plus apprécié.
      Concernant les mains en l’air au début du Kata, on m’avait donné comme explication (en tout cas une explication plausible) de se servir des mains comme d’un pare-soleil : Ton adversaire est à contre jour (le solei ou la lune…) et tu places tes mains comme dans le cas devant toi en regardant l’adversaire par le trou.
      Pourquoi un triangle ? Je ne sais pas mais je suis sur que tu vas m’éclairer.
      Bunkai : On peut avoir par exemple sur une saisie au col, une frappe au visage avec les deux mains en passant entre les bras de l’adversaire. Puis tu écartes vivement pour l’obliger à lâcher sa saisie…

      A+,
      Bruno

      • Hello Bruno,

        Ne pratiquant pas Kankudai, je ne connais rien du kata si ce n’est ce que l’on trouve sur le net. J’avais pensé que par l’intermédiaire de tes senpai et sensei tu aurais eu plus d’infos.

        Concernant les mains, je vais te dire que je n’en sais fichtre rien. J’avais entendu que l’explication de se protéger du soleil était une erreur de traduction (ce qui arrive quand un non pratiquant fait la traduction).

        En fait en japonais la phrase « Comme si on se protéger du soleil » et « Pour se protéger du soleil » c’est à peu près pareil et seul le contexte fait la différence. En l’occurrence il faut être pratiquant pour saisir la différence.

        A l’époque quand Kankudai a été montré en France, je ne sais plus quel maitre japonais était venu, mais c’est Gilbert Gruss qui l’avait accueillit, et au cours du stage, l’interprète qui n’était pas pratiquant a fait l’erreur, qui est restée. Et c’est pourquoi la protection du soleil serait une erreur. Je mets cela au conditionnel, car ne pratiquant pas ce kata (et les écoles issus du shurite), je ne fais que raconter l’histoire que j’ai entendu au coin du feu. Donc info ou intox, je n’en sais pas plus.

        Comme le nom du kata: kankû = 観空
        Il peut en effet se comprendre comme « regarder le ciel », mais aussi « regarder le vide » ou « avoir l’apparence du vide ». D’après les kanji, je ne pense pas que cela signifie « regarder le ciel » au sens « lever la tête et regarder en haut », mais plutôt « regarder le ciel, cet espace vide », « regarder le vide », « faire corps avec le vide », etc.
        Mais ce n’est qu’interprétation de ma part ^^’

        D’après ce que j’ai lu, Nakayama sensei dans son livre « Karate Dynamique » explique que l’ouverture est symbolique et représente l’attitude du kata, la modesty en karate. On regarde par l’ouverture formée par les mains et on voit le ciel, et on se rend compte à quel point le monde est petit par rapport au ciel. Ce qui est une image pour nous montrer que l’on est pour toujours un élève, pas seulement en karate, mais un élève du monde.
        D’après des sources anglosaxones, de nombreux psychologues ont analysé la séquence d’ouverture des mains hausse, avec la tête qui suit la petite forme triangulaire créée par la position des mains. Il a été impliqué par beaucoup que l’importance de la mise au point de notre attention par cette forme nous permet de bloquer le désordre et les distractions du monde, et de voir le monde, nous et notre karaté pour ce qu’elle est vraiment. D’autres sources montrent le changement entre le karate d’Okinawa comme devenant un karate japonais, avec la représentation du Mont Fuji (triangle formé par les mains).

        La séquence d’ouverture de ce kata a longtemps été étudiée par tous ceux qui l’aiment, et avec les instructeurs de karaté, de psychologues et d’historiens en art martiaux, de nombreuses idées ont été projetées sur la signification de cette séquence. En mettant de côté le débat, il pourrait tout simplement être plus précieux d’effectuer cette séquence, et de l’apprécier pour ce que cela signifie pour nous, et ce qu’elle nous offre à notre karaté.

        Franchement je ne sais pas, je n’ai pas de réponse, simplement pas mal de discussion sur internet à ce sujet.

        Mais ce que je retiens, c’est la phrase: « il pourrait tout simplement être plus précieux d’effectuer cette séquence, et de l’apprécier pour ce que cela signifie pour nous, et ce qu’elle nous offre à notre karaté. »

        Merci pour le bunkai je vois bien l’idée.
        Si on dissocie le côté symétrie, ne pourrait-on pas y voir une clef? Je ne sais pas, hein? Je me pose la question (sur une saisie, ou un coup au visage). Une main va enrober la saisie ou l’attaque, pendant que l’autre main et poussée vers le visage de l’adversaire pour l’aveugler et le focaliser sur autre chose puis repousse l’épaule de la main qui attaque pour tendre le coude et verrouiller la clef par enroulement?
        J’aime bien l’idée 🙂

        Merci pour ta réponse.

        A bientôt
        Amicalement
        Jack

  3. Bonjour Bruno !
    Tout d’abord, merci pour avoir créé ce site, je ne pense pas être le seul karatéka à avoir été aidé par tes conseils. 🙂 Je poste pour te poser une question. Je suis actuellement ceinture marron et je compte passer mon 1er dan le 31 Janvier. J’ai préparé mon bunkaï, mes katas, mon kihon ippon kumite et j’ai été préparé au reste par mes professeurs.

    J’apprends actuellement des katas qui ne sont pas de mon niveau (je connais Kanku Dai et Bassai Dai, j’ai appris Jion et Hangetsu ce mois-ci avec le livre que tu as conseillé). Penses-tu que ça soit néfaste pour moi d’apprendre autant de choses en si peu de temps ?

  4. bon courage bruno vos cours m’intéressent vraiment sauf que je suis un peut grand c’est trop tard pour moi , je cherche des cours pratiques pour mes enfants de 6 et 8 ans qui sont des débutant en karaté do. merci

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