Passage de grade : 7 conseils pour réussir l’UV Kihon
Aujourd’hui je vais vous expliquer comment réussir au mieux vos passages de grade, et plus spécialement nous allons parler de l’UV Kihon grâce à quelques conseils simples à appliquer.
La partie Kihon des passages de grade est souvent très redoutée des karatéka. Même si le Kihon représente le travail de base, beaucoup ne sont pas suffisamment à l’aise avec la terminologie japonaise. En effet, durant cette partie les examinateurs vont s’exprimer en japonais pour vous demander d’effectuer telle ou telle technique. Il faut vous y préparer car non seulement c’est stressant de sentir les regards des juges braqués sur soi, mais si en plus vous ne comprenez pas ce qu’ils disent c’est très dure de s’en sortir.
Ce qui serait dommage, c’est de rater l’épreuve à cause d’un problème de stress ou de compréhension, alors que vous avez le niveau technique. Le but de l’épreuve est quand même de montrer votre niveau technique, il faut donc mettre toutes les chances de votre côté pour pouvoir présenter ce que vous savez faire.
Pour vous sentir prêt et à l’aise pendant ce passage voici mes conseils :
Conseil n°1 : Prenez connaissance du règlement et du programme.
Ça peut paraître évident, mais beaucoup de candidats se présentent sans connaître le règlement. Vous devriez d’abords suivre un ou plusieurs stages spécifiques de passage de grade organisés par votre ligue, ensuite quel que soit le pays où vous vous trouvez, vous devez récupérer auprès de votre fédération le règlement des passages de grade pour connaître le programme de l’épreuve. En prenant connaissance du déroulement de l’épreuve vous pourrez bien mieux cibler votre préparation et vous vous enlèverez un stress inutile.
Si vous êtes en France, vous pouvez récupérer le règlement de la CSDGE (Commission Spécialisée des Dan et Grades Équivalents) sur la page « Grade » du site de la Fédération Française de Karaté en cliquant ici.
Pour vous résumer, l’UV Kihon comporte 3 parties :
- Des techniques de bases simples, effectuée sur trois pas, en avançant ou en reculant.
- Des techniques de base exécutées sur place en position de combat, dans une seule direction ou de façon multi directionnelle, avec ou sans sursaut. Ce sont également des enchaînements de 3 techniques maximum à effectuer sur place. Pour le Kihon multidirectionnel, vous devez visualiser un adversaire qui se déplacerait, d’abord à droite puis à gauche.
- Kihon exécuté sur cible : c’est un exercice de maîtrise de la technique exécuté deux par deux qui comporte 5 techniques choisies parmi les 7 techniques suivantes : Mae Geri Chudan jambe arrière, Mawashi Geri Chudan jambe arrière, Mae Geri Chudan jambe avant, Mawashi Geri Chudan jambe avant, Gyaku Zuki Chudan, Kizami Zuki Chudan et Oi Zuki Jodan.
Conseil n°2 : Apprendre les termes japonais.
Pour réussir votre Kihon, cela nécessite de bien connaître le nom des techniques en japonais. Il ne faut pas vous inquiéter, cela s’apprend. Alors si vous débutez le karaté ou que vous êtes ceinture jaune ou orange, prenez la bonne habitude dès maintenant de bien mémoriser les termes en japonais des techniques que vous apprenez et pour les karatéka ceintures marrons, dites vous bien qu’il n’est jamais trop tard !
En général, les techniques sont plus ou moins connu, mais ce sont souvent les positions et surtout les déplacements qui pose problème. Si on vous dis de faire « Iki Yori Ashi Gedan Barai en ZenKustu Dachi + Ayumi Ashi – Zenkutsu Dachi – Soto Uke Chudan + Zenkutsu Dachi- GyakuZuki Jodan » ça va vous paraître compliqué alors qu’en fait c’est un Kihon assez simple.
Voici la traduction : Tout en ZenKustu Dachi : 1- Gedan Barai avec un pas glissé vers l’arrière, 2- Soto Uke en avançant d’un pas et 3 – Gyaku Zuki sur place. Je suis sûr que vous avez bien mieux visualisé la traduction que la version entièrement Japonaise. Et pourtant vous devriez vous habituer à comprendre la version Japonaise aussi bien.
Pour vous aider dans votre apprentissage des mots japonais, vous pouvez regarder ma vidéo « le lexique du parfait Karateka« . Vous pouvez aussi le télécharger ci-dessous en version pdf.
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du parfait karateka
Je vous conseille d’écrire et d’annoter ce lexique mais surtout lorsque vous apprenez, essayez de ressentir le mouvement en utilisant tous vos sens. Associez les sonorités du mot à la sensation que vous ressentez lors de l’exécution de la technique. En associant vos sens au moment de l’apprentissage, votre cerveau enregistrera beaucoup mieux l’information.
Conseil n°3 : Visualiser (ressentez) vos techniques.
Lorsqu’on vous annonce les techniques en Japonais, ne vous contentez pas de faire une traduction verbale, mais plutôt de visualiser les mouvements dans votre tête. Vous devez déjà vous voir en train de faire les techniques toujours en faisant intervenir vos sens.
En effet, lors du passage de grade si vous êtes dans une optique de traduction du terme japonais comme par exemple Gedan Barai – Blocage vers le bas, vous allez perdre du temps, ainsi que votre concentration. Par contre si lorsque l’examinateur vous annonce Ayumi Ashi-Gedan Barai et que vous vous voyez en train d’avancer d’un pas en faisant un blocage vers le bas tout en ressentant le mouvement, cela va beaucoup vous aider à la réaliser. En faisant ainsi quand on vous aura annoncé les 3 techniques, c’est comme si vous les aviez déjà faites une fois. Vous ne vous êtes pas contenter de traduire les termes dans votre tête, mais vous les avez visualisées avec tous vos sens.
Conseil n°4 : N’ayez pas d’hésitation !
Il faut vraiment éviter d’être hésitant lors de l’exécution de vos techniques. Une fois qu’on vous a annoncé l’enchaînement de Kihon, vous le visualisez bien dans votre tête en utilisant vos sens comme je viens de vous l’expliquer. Et ensuite vous y allez à fond, sans hésitation. Même si vous faites une erreur, ce n’est pas dramatique. En tout cas c’est moins grave que de faire votre enchaînement en réfléchissant et en hésitant ou en regardant sur le voisin. Vous êtes là pour montrer que vous maîtrisez vos techniques du Karate donc montrez ce que vous savez faire sans hésiter.
Ne vous inquiétez pas si vous vous trompez de technique par rapport à une technique annoncée par les examinateurs. Mieux vaut réalisée correctement une technique qui n’était pas celle demandée que de laisser entrevoir une hésitation lors de votre enchaînement de techniques. Vous aurez sans doute quelques points en moins si vous faites une erreur de technique mais tous les autres critères seront bons (Kimé, stabilité, etc). Et si vous vous rendez compte que vous vous êtes trompé, corrigez votre erreur dans les répétitions suivantes et c’est tout.
Conseil n°5 : Faites abstraction de ce qui vous entoure et ne comptez que sur vous même.
Essayer de faire abstraction de l’autre Karatéka à coté de vous. Ce n’est pas une compétition alors n’essayez pas de faire mieux que lui à tout prix. Ne tentez pas non plus de copier ce qu’il fait. Vous ne pouvez pas être sûr qu’il est meilleur que vous et qu’il ne fait pas d’erreur.
Vous ne pouvez et ne devez compter que sur vous-même. Vous vous êtes préparé pour ce passage de grade, vous avez travaillé dur, vous êtes prêt, alors ayez confiance en vos capacités.
Conseil n°6 : Faites ce que vous savez faire. Ni plus, ni moins.
Ne cherchez surtout pas à en faire plus que d’habitude. Vous avez le niveau pour vous présenter au passage de grade donc ne vous inquiétez pas et faites juste ce que vous savez faire comme si vous étiez au club. Ne vous risquez pas dans une démonstration d’extrême rapidité que vous ne maîtriseriez pas. Mieux vaut exécuter une technique simplement et efficacement que vouloir en mettre plein la vue aux examinateurs en allant trop vite et en bâclant ses techniques.
N’oubliez pas que le kihon est un travail de base, alors ne cherchez pas à compliquer les choses, soyez vous même.
Pour finir..
Conseil n°7 : Préparez vous bien en amont.
Bien entendu, vous devez arriver préparé à l’examen. Et la préparation ne commence pas 15 jours avant l’examen, mais c’est un travail de longue haleine. Préparez vous en suivant mes premiers conseils afin de ne pas être bloqué par les termes Japonais. Entraînez vous très régulièrement afin d’avoir l’habitude de divers enchaînement qu’on vous demandera. Faites vous une longue liste de Kihon possibles et travaillez les. N’hésiter pas a solliciter l’aide de vos amis karatéka ou de votre professeur pour vous entraîner à cette épreuve. Mettez vous dans des conditions similaires à un passage de grade et répétez plusieurs fois cet exercice, cela vous permettra d’être plus sûr de vous et à l’aise le jour J.
Comme des images valent souvent mieux que de l’écrit, pour récapituler tout ça, je vous ai préparé une vidéo :
J’espère que ces 7 conseils vont vous aider à vous préparer pour votre passage de grade. Pour compléter ces 7 conseils, vous pouvez également télécharger mon ebook « Le Guide, comment réussir vos passages de grades »
Peut-être avez-vous, vous aussi quelques conseils à prodiguer pour réussir l’UV Kihon ?
J’attends avec impatience vos différents retours, vos récits d’expériences et je l’espère de succès !
Comme d’habitude, exprimez-vous dans les commentaires et je serai ravis de vous lire et de vous répondre.
A bientôt
Bruno
"Comment réussir vos passages de grade"
5 commentaires
il n’est pas tenu de connaitre les termes japonais (c’est mieux car c’est un art martial japonais) , pour le passage de grade en france qui donne un diplome reconnu les juges doivent, si le candidat ne connait pas les termes japonais lui traduire en français
cordialement
Que veux dire « UV »
Unité de Valeur
Bonjour !
Vos conseils m’ont aidée à avoir mes ceintures !
Merci beaucoup .
A mon avis, il est bien de régler sa progression sur l’épreuve du 1er dan. Les compétences deviennent alors des éléments qui contribuent à la réussite finale, sinon on sait pas trop, et quand on n’a pas de cap, aucun vent n’est bon.
Ce qui m’a surpris dans mes passages de grade récents, par rapprt à d’autres clubs, c’est l’usage des noms en japonais et de la mémorisation qui s’ensuit ou non. Donc empiler des suites de mouvements quand on hésite entre « je fais un pas chassé ou non ? » après avoir entendu « tsugi ashi », cela fait beaucoup, et quand on finit par se remémorer le fameux « pas chassé » on se demande c’était quoi la question déja ?
Pour résoudre cela j’ai donc rédigé un ebook, partant de la documentation de la FFKD sur le passage de grade. Je peux réviser dans le métro sur mon téléphone, dans les toilettes au boulot, en faisant la queue à la poste. C’est ma feuille de route.Au passage de marron, j’ai réussi un peu mieux mais buté sur des suites de plus de 3 mouvements.Le constat est que le vocabulaire résoud une partie du problèmes mais reste qu’il faut developper une autre compétence.
D’après ceux qui ont plusieurs dan donc des années de pratiques et restitution, il semble qu’il est préférable de s’imaginer faire la suite de mouvement à l’énonciation et pas mémoriser des mots. Jusqu’a quel point on peut faire cela, nous ne le savons pas s’y nous ne nous y entrainons pas. Déja, en cours, regardez une fois et essayer de refaire sans regarder les copains. Après repérer celui qui va plus vite et essayer de le rattraper sans bâcler.
Pour finir, il faut se détendre et ne pas trop s’obnubiler,car comme dit le proverbe japonais « quand on à atteint sa cible, on est sur … d’avoir loupé tout le reste. »